[Premier Gardien] Sethlen Belenier

[color:b988=orange][size=18][center]_- Sethlen Belenier -_[/center][/size][/color]

[color:b988=brown][b]Nom :[/b][/color] Belenier
[color:b988=brown][b]Prénom :[/b][/color] Sethlen
[color:b988=brown][b]Surnom :[/b][/color] Monsieur, « l’Homme-Cire » dans son dos
[color:b988=brown][b]Age :[/b][/color] 29 ans
[color:b988=brown][b]Origine :[/b][/color] Baie de l'Aube
[color:b988=brown][b]Rang/Statut/Métier :[/b][/color] Premier Gardien


[color:b988=orange][size=18][center]_- Apparence et allure -_[/center][/size][/color]
D’une posture digne des colonnes qui l’entourent, Sethlen semble, pour ceux qui ne le connaissent pas (et ils sont nombreux, car beaucoup pensent le connaître), être une créature inanimée, au visage inexpressif et au corps immobile. Son rôle de premier gardien se devine à son accoutrement, une longue veste où l’ébène épouse l’anthracite, lacérée d’écarlate, des épaulières donnant à sa carrure svelte la prestance d’un démon que nul n’oserait déranger et une jupe longue, fendue de part en part à l’avant, recouvrant un pantalon sculptant ses jambes finement musclées.

Les deux hallebardes qu’il porte croisées dans le dos vous feront rapidement comprendre qu’il ne s’agit pas d’un jeune homme inexpérimenté abusant du prestige de l’uniforme. Les armes d’hast sont parfaitement identiques, leur lame est sculpté dans un alliage mat et sombre, seul le tranchant brille faiblement du fait de l’affutage. Le manche est fait du même matériau, il est travaillé pour une meilleure prise en main et semble recouvert d’une laque protectrice. La finesse globale des armes donne l’impression qu’elles ont été forgées sur mesure.

Nul ne s’est jamais assez approché de lui pour connaître la couleur de ses yeux, mais on devine facilement qu’un œil est plus foncé que l’autre, peut-être même d’une autre pigmentation. Il est l’un des seuls gardiens à porter les cheveux longs, et c’est seulement parce qu’il a prouvé qu’ils ne le gênaient pas en combat que l’Oracle a accepté un tel manquement aux règles d’apparence de ses soldats. Son nez et sa bouche, d’une extrême finesse, cadrent bien avec l’ambiguïté que porte Sethlen en lui : le corps d’une créature inspirant la pureté et l’innocence dans les vêtements de la pire espèce de tueurs que portent les Etendues.


[color:b988=orange][size=18][center]_- Mentalité et moralité -_[/center][/size][/color]
Hanté par ses démons, Sethlen n’est que très rarement bavard, sans pour autant être distant. Il met un point d’honneur au respect des grades et exige de tous les gardiens qu’ils l’appellent Monsieur, mais entretient une excellente relation avec la majorité d’entre eux. Apte à la camaraderie, l’alcool n’a pourtant que peu de prises sur lui et si un léger sourire s’esquisse sur ses lèvres, c’est que l’ivresse l’a déjà emporté aux portes de la conscience.

Notre ami est très obéissant et s’il rechigne à une injonction de l’Oracle, ce n’est qu’intérieurement, sans aucune incidence détectable. En mission, ou dans une quelconque rixe, on pourrait le croire animé par les Deux, tant sa force d’esprit guide ses bras lourdement armés. Le manque d’action inhérent à son poste le rend parfois lunatique, surtout après plusieurs semaines de calme intense.

Sethlen est très réservé en ce qui concerne ses idéaux : il sait pertinemment que ce qu’il pense ne fait pas l’unanimité. Il se demande d’ailleurs s’il existe quelqu’un d’autre du Temple ayant le même ressentiment envers l’Oracle et les Deux.


[color:b988=orange][size=18][center]_- Ce qui le/la caractérise -_[/center][/size][/color]

[color:b988=brown][b]Don :[/b][/color] Ni de la Cité, ni d’Ehn’Kilath, ni d’ailleurs, Sethlen est un self made man et son manque de confiance en une quelconque divinité ne risque pas de l’amener à en réclamer un pour l’instant.

[color:b988=brown][b]Attributs :[/b][/color]

Haut placé (*) : Bien malgré lui, il est le bras armé de l’Oracle. Son rôle de premier gardien consiste bien souvent à s’assurer de la sécurité de sa maîtresse et il sait que pour cela il pourra demander quelques faveurs à celle-ci, même s’il s’en est jusque là abstenu.

Survivor (**) : Sa volonté, sa soif de vengeance et son maniement exemplaire des armes d’hast l’ont mené et le mèneront encore loin. Après avoir tenté de tuer l’archevêque, traversé les Terres Intermédiaires, combattu deux gardiens armé d’un simple bâton de bois et survécu au terrible entraînement quotidien du Temple, son instinct de survie n’est plus à prouver.

[color:b988=brown][b]Faiblesses :[/b][/color]

Mis à prix (Cité des Lumières) (***) : Recherché vivant par la Cité des Lumières pour tentative d’assassinat et hérésie. Les véritables raisons de ce mandat sont probablement que Sethlen a vu le véritable visage d’Aloysus, qu’il connaît assez bien la Cité pour monter un plan d’invasion mais également qu’il est familier du Temple, à présent. Sethlen s’étonne toujours qu’on le recherche pour avoir eu l’idée d’assassiner, mais pas pour avoir tué de sang froid une pauvre femme qui n’avait rien demandé.

Vacillant (*) : Tantôt serein, tantôt tourmenté, plutôt paranoïaque et parfois lunatique, Sethlen est indubitablement quelqu’un qu’il faut savoir jauger avant de lui adresser la parole.


[color:b988=orange]
[size=18][center]_- Des précisions à faire? -_[/center][/size][/color]

[color:b988=brown][b]Divers :[/b][/color] Malgré l’absence d’un don, Sethlen a une maîtrise des armes d’hast qui dissuaderait un quelconque maître lame de l’affronter sur ce terrain. Néanmoins, hallebardes et lances constituent les seules armes qu’il maîtrise, toute autre instrument de combat entre ses mains reviendrait à confier un coupe-chou à un nouveau né. De plus, l’arme d’hast n’est pas une arme infaillible et lui ôte tout espoir d’une quelconque valeur en combattant au corps-à-corps.

[color:b988=brown][b]Que vous reste-t-il à dire? :[/b][/color] [color:b988=cyan]Tu ne révères rien d'autre que tes lames.[/color]

[color:eb01=orange][size=18][center]_- Biographie -_[/center][/size][/color]

L’histoire de Sethlen n’aurait aucun sens sans le prologue que constitue celle de son père, Holtar.

[center]~[/center]
Enfant, Holtar rêvait de devenir Lancier, pour servir celle qu’il admirait, l’Archevêque Aloysus. Mais, étant fils d’une pauvre couturière et d’un père bon à rien, passant son temps à pêcher dans le lac d’à côté d’infâmes mérous qu’il osait ramener fièrement, clamant qu’il avait trouvé de quoi nourrir ses six enfants, il doutait fortement qu’il mettrait un jour les pieds au Conservatoire. Le jeune garçon partageait son rêve avec son meilleur ami, Sevren, unique fils d’une famille plus aisée. Bien sûr, quand les deux enfants atteignirent l’âge d’admission, l’un rentra sans peine alors que l’autre tourna les talons et décida d’aller s’installer à Baie de l’Aube, où il pourrait pratiquer la seule activité que son père lui avait apprise.

Ainsi, Holtar fonda un foyer dans les Terres Intermédiaires, s’enticha d’une jeune femme et eut bientôt une petite fille à nourrir. Conscient de la rareté du bon poisson dans son pays natal et nostalgique des quartiers de son enfance, il décida de fumer une partie de ses meilleurs poissons pour aller les vendre à prix d’or à la Cité. Une caravane de marchandises montait chaque début de mois jusque là, il profita de l’aubaine. Mais il souhaitait retrouver rapidement sa famille, tandis que la caravane ne redescendait qu’en fin de mois. Les deux tiers de sa recette hebdomadaire passaient donc dans la location d’un coursier pour rejoindre sa belle en quatre jours. Au vu des bénéfices de l’opération, la petite famille entreprit de s’agrandir.

Sethlen naquit deux ans après sa sœur, malheureusement, sa mère mourut juste après l’accouchement. Sans les revenus qu’elle apportait, Holtar dut se résoudre à puiser dans les réserves qu’il avait accumulées, sa combine ne suffisant plus. De plus, ne pouvant laisser les enfants seuls, il fallut les emmener avec lui lors des déplacements à la Cité, il baptisa donc ses deux enfants et les fit connaître à Aloysus dans la foulée.

La grâce du Tout-Puissant n’eut cependant aucun impact financier pour le pêcheur vieillissant, et sa fille commença à se prostituer à l’âge de quatorze ans pour garantir la pérennité de la famille. Holtar, devant une telle honte, redoubla d’efforts, travailla sept jours par semaine, sans relâche, s’éloignant des côtes pour trouver de plus beaux poissons. C’est ainsi qu’il fit une découverte qui allait changer sa vie : une cassette de plomb, perdue dans les profondeurs des océans, remplie à ras bord de devises frappées des sceaux de l’ancien temps, certaines datant de l’époque des Terres d’Abondance.

Mille projets prirent soudain forme, l’allégresse et l’opulence qui manquaient à sa vie venaient le combler. L’épreuve qu’endurait sa propre fille le dissuada de réfléchir une seule seconde au propriétaire légitime du coffret. Grâce à ses connaissances les moins recommandables à Baie de l’Aube, il put échanger son trésor contre moult espèces sonnantes et trébuchantes, qu’il investit immédiatement dans une maison des beaux quartiers de la Cité des Lumières. Il paya également des études de musique à sa fille, qui stoppa son gagne-pain de petite vertu. Souriant au destin, il envoya son fils au Conservatoire en tant que cadet, un niveau préparatoire qui garantit une ascension hiérarchique plus rapide par la suite, en échange d’un dur labeur quotidien. Quant à la pêche, son commerce stoppa tout net et il devint rentier, rendant, sans s’en rendre vraiment compte, à ses enfants l’image qu’il avait de son père, à un détail pécuniaire près.

Quelques mois plus tard, l’archevêque entendit parler des dépenses faramineuses de sa brebis jadis galeuse et s’étonna vite qu’elles durent si longtemps alors que les enfants étaient placés dans des établissements coûteux et que le père avait arrêté son activité pourtant fructueuse. Elle finit donc par envoyer un lancier éclaircir une situation qui lui paraissait déjà limpide. Le destin eut encore son mot à dire et désigna Sevren, l’ami d’enfance d’Holtar, pour contrôler les finances de ce dernier.

Holtar, fou de joie de revoir son camarade de rêverie, fit dresser une magnifique table, recouverte de plats auxquels son ami n’avait jamais goûtés. Après plusieurs verres, le pêcheur finit par avouer son secret tout de go. Le lancier promit en retour qu’il se tairait et qu’il soutiendrait la rengaine de l’héritage d’un cousin éloigné, riche mineur d’Aubaine. Quand il reprit ses esprits, Holtar se souvint que la parole de Sevren n’avait par moment pas plus de valeur qu’un mérou du lac de la Cité des Lumières.

[center]~[/center]
L’entraînement de cadet ne permettait que très rarement de rentrer chez soi tant il était intense, mais, n’habitant pas très loin, Sethlen entreprit de passer dire bonjour à son père et à sa sœur, qu’il n’avait pas vus depuis des mois maintenant. Sur le chemin, il croisa deux gradés qu’il salua très révérencieusement, attendant un juste châtiment pour son absence impromptue à son poste. Mais au lieu de cela, les lanciers pressèrent le pas, n’esquissant qu’un faible sourire en guise de réponse. Arrivé sur le pas de la porte, Sethlen retint un cri d’épouvante en découvrant son père, assis à table, la tête gisant dans son assiette de soupe et de sang, une large entaille creusant sa gorge, et sa sœur, allongée par terre, une peur viscérale hantant son visage blême, affublée le même stigmate sanguinolent que son père. Il fit demi-tour et regagna ses quartiers alors que ses larmes perlaient sans s’arrêter.

Le lendemain, quand il demanda audience auprès de l’archevêque, celle-ci fut catégorique sur les motivations d’un tel agissement : Holtar et sa famille s’étaient rendus coupables d’hérésie en vendant une sainte relique de la Cité des Lumières aux hautes autorités médianes à des fins purement personnelles. Elle ajouta que, dans son immense bonté, elle avait décidé d’épargner le cadet, ayant fait montre de la force de sa foi, avant de poursuivre sur la brillante carrière qui attendait Sethlen s’il continuait à la servir sans faillir.

Ce jour là, Sethlen se jura qu’il la servirait pour un jour la voir tomber. Il savait. Jamais son père n’aurait trahi la femme qu’il admirait, qu’il vénérait…

[center]~[/center]
Deux ans et huit mois. Voila tout ce qu’il avait fallu à Sethlen pour sortir du Conservatoire avec la promesse d’une carrière. Voila le temps qu’il avait passé à s’autodétruire, à travailler pour l’ennemi, courbant l’échine devant l’assassin de sa famille. Vingt-huit heures. Le temps qu’il avait pour préparer sa tentative d’assassinat, à compter du moment où on lui annonca l’heure de la remise de l’uniforme. L’archevêque devait venir en personne saluer la performance historique du jeune homme. A ce moment, il l’aurait à portée, il sortirait ce couteau qu’il avait subtilisé à son dernier entraînement. Qu’importe ce qui lui arriverait ensuite. Son père venait toutes les nuits dans son sommeil, il lui souriait, le regard rempli du bonheur des années difficiles qu’ils ont surmontées ensemble, avec sa sœur ; puis une plaie se dessinait sur sa gorge, d’abord un trait, puis les bords s’écartaient, du sang coulait, soudain son visage blêmissait, sa tête tombait en arrière dans un mouvement désarticulé et la plaie béante, telle un bouche, articulait le mot « vengeance », le répétant inlassablement.

Trois minutes. C’est le temps que lui laissait l’archevêque pour fuir, alors que l’imposteur gisait devant lui, à genoux, les yeux écarquillés, les mains crispées sur le poignard planté sous son sein gauche. Malgré l’aspect désespéré de la situation, Sethlen avait un bon nombre d’atouts dans son jeu : la surprise immobilisait tout le monde, jusqu’au plus brave guerrier, et Sethlen avait une bonne foulée ; il avait su gagner la confiance et l’admiration de tous ses collègues et de ses supérieurs, et peu d’entre eux fondrait tête baissée sur lui, il le savait ; enfin, l’estrade où il était se trouvait proche d’une sortie réservée aux bonnes, donnant sur une étroite galerie dont trois sorties débouchaient sur différents quartiers de la ville.

Quatre jours. Les soldats parcoururent la ville jour et nuit pendant tout ce temps avant d’admettre que le jeune lancier leur avait faussé compagnie. Au moment où les soldats abandonnèrent, Sethlen avait déjà traversé la frontière est et fit escale dans la dangereuse région d’Aubaine. Là-bas, il changea ses vêtements pour des haillons qui lui apporteraient moins de regards dédaigneux. Il s’acheta un bâton, deux gourdes de cuir qu’il remplit d’eau à la fontaine centrale, avant de repartir, persuadé qu’il trouverait un endroit plus accueillant sans peine. L’idée de revenir à Baie de l’Aube lui avait effleuré l’esprit, mais là bas les lanciers avaient droit de passage et pouvaient supplanter l’autorité locale dans les cas de délits majeurs.

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Le jeune homme continua donc sa marche à travers les forêts des Terres Intermédiaires, s’arrêtant à chaque village pour remplir ses gourdes. Certaines de ces bourgades le tentèrent, au point qu’il y resta finalement deux ou trois jours, mais l’impression de fuir son destin le poursuivait, si bien qu’il finissait toujours par reprendre le chemin. A mesure qu’il s’approchait du grand est, il entendit parler d’une puissance militaire inflexible, ayant des désirs d’invasion, notamment sur le territoire du Tout-Puissant. Les informations étaient floues au début, mais devinrent plus que précises quand, sans le savoir, le jeune lancier traversa la frontière d’Ehn’Kilath et, attiré depuis Aubaine par un rabatteur de talent, tomba nez à nez avec deux grandes brutes munies de haches. « Testons-le », murmura l’homme aux mille rumeurs avant de disparaître derrière les deux géants qui fonçaient maintenant sur Sethlen, armé de son bâton de voyageur. Esquives, feintes et coups bas eurent raison des deux gardiens qui jetèrent leurs armes pour se mettre à genoux devant leur adversaire. A moins que…

Sethlen sentit soudain une brise de mauvais augure hérisser tous les poils de sa nuque en un garde-à-vous impeccable. Il ne voulait pas se retourner, du moins, son cerveau n’en donnait pas l’ordre à ses jambes, et pourtant, avant même de le réaliser, il faisait face à cet imposant personnage qu’est l’Oracle. Une seconde. Ce fut le temps qu’il lui fallut pour tendre la main vers celle de la femme encapuchonnée, scellant un pacte, un destin, une vie. Aujourd’hui, neuf ans plus tard, Sethlen vient d’être promu Premier gardien. Rongé, affaibli psychiquement, cadavérisé, autant d’adjectifs décrivant les restes d’humanité croupissant dans cette coquille vide.

Où trouveras-tu ta place dans la guerre qui opposera certainement l'Oracle et l'Archevêque?
En tout cas, tu as ta place sur IVES, bienvenue !