IVES : Etendues Souveraines
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Sous le regard des Deux.

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Message  Divinité Ven 16 Oct - 12:50

[center][size=18][color:0d21=orange]_- Le Temple d'Ehn'Kilath -_[/color][/size][/center]

Les murailles du temple sont épaisses, massives, d'un noir fuligineux, taillées dans l'obsidienne la plus sombre. Propres à donner des frissons au plus aguerri de tous. Nul besoin de garde, les portes en elle même suffisent. Leur bois semble avoir été noirci par la suie, les cendres et le sang d'un très vieil incendie.

Chaque panneau est marqué d'un œil, aussi grand qu'une tête humaine. Ils ont beau être fermés, ils semblent veiller à ce que la terre morte et craquelée qui fait l'antichambre de la ville-temple reste telle quelle.
Espérez qu'ils ne s'ouvrent jamais pour vous, leur double regard, l'un d'or liquide tout entier, marqué seulement d'une pupille minuscule de diamant noir, l'autre d'un cristal aux iridescences qui tirent sur le noir et le violet, ce regard double semble capable de vous réduire à l'état d'une coquille uniquement faite de peurs, d'angoisses et de douleurs, vous ramener à cet état d'enfant terrorisé par les monstres qui se dissimulent dans le noir de sa chambre, et ici, nulle couverture à rabattre sur votre tête pour se protéger.

Passez ces portes, et vous déboucherez sur une allée bordée de murs. Des ouvertures mènent aux jardins. Des fresques sont peintes, ou peut-être sculptées sur les murs, difficile de le dire, elles représentent la violence et la cruauté de l'homme, dans les batailles autant que dans de macabres faces à faces. La torture de sang froid côtoie les coups portés lorsque la rage guide les gestes.

En face, une arche encastrée dans un mur. Ceux qui seraient dérangés par les scènes présentées à leur yeux seront certainement tentés de remonter à grands pas cette allée pavée. Peut-être ont-ils tort de croire que les Deux offrent le moindre réconfort à ceux qui viennent se soumettre à eux.

Nous débouchons sur une place, qui a pour vocation première de desservir d'un côté les Casernes et terrains d'exercice et de mort des Gardiens, de l'autre les Dortoirs et lieux de vie des Novices, Acolytes et Disciples.
Mais l'on ne le remarque pas au premier abord, car ce qui attire l'œil ici, est une immense statue, de pierre, de métal, fondus, tordus.

Deux amants qui se torturent dans une étreinte qui n'a rien d'aimante. La douleur des corps et des émotions. Cette passion représentée là n'a rien de celles que l'on enjolive et encense dans les contes, elle est celle qui tue, qui ronge et dévore de l'intérieur. La dépendance la plus totale, la souffrance de celui qui se noie volontairement dans le funeste brasier. Après la violence la plus crue, le sexe le plus morbide.

Certains restent comme hypnotisés devant cette immonde représentation de ce qui devrait être la plus belle réalisation de l'homme, d'autres en sont si profondément dérangés qu'ils pressent encore le pas, pour fuir ces visions imposées de si brutale manière.

Derrière la statue, un large escalier de cette pierre sombre sillonnée de violet et de rouge. Et cette tour qui se profile, tordue, comme une immense construction de métal qui aurait été foudroyée et laissée là, tordue, contrefaite.

Plus vous montez les marches, plus cette présence semble malsaine, prête à vous écraser de toute sa masse, vous, chétif et pitoyable petit humain.
Et ce sentiment se précise lorsque l'on débouche sur le parvis. Fait de larges dalles noires, il donnerait presque l'impression de s'acheminer jusqu'au gibet. Qui en réalité est une haute porte aussi noire que celle flanquant les murailles, et frappée de ces deux mêmes yeux, entrouverts.

De part et d'autre du vantail, deux Gardiens, un homme et une femme, plus immobiles encore qu'une statue. Deux guerriers parfaits, sanglés de cuir, deux lames croisées dans le dos, ils veillent, et l'on ne sait pas ce qui saurait les faire réagir. Il vous faudra leur approbation pour entrer ici. Peut-être que si vous murmurez "Ainsi soit-il." les portes s'ouvriront pour vous.

L'intérieur de la tour est creux, dévolu à abriter un carrelage noir et blanc, le plafond détourné, beaucoup trop haut pour être vu, les sons étrangement biaisés, tout se conjugue pour donner la sensation d'avoir pénétré dans une étrange illusion d'optique, qui pourrait subitement s'ouvrir sous vos pieds pour vous engloutir dans le néant.

Une simple porte, basse, vous permettra d'accéder aux entrailles du temple. Mais vous ne la passerez qu'accompagné. Un escalier en colimaçon étroit, enserré de murs qui se font de plus en plus humides et visqueux à mesure que vous descendez. Le temple en lui même, en réalité, s'étend dans la roche de la presqu'île.

Si l'on vous mène au-delà du premier palier, alors vous serez perdu, définitivement, pour le monde que vous connaissez. Les murs respireront votre angoisse, le sol se gorgera de votre peur, et l'air lui même vibrera du plaisir de vous entendre crier de douleur.

Mais peut-être serez vous simplement accueilli en les appartements de l'Oracle. Auquel cas, il vous restera une épreuve de taille à subir, pour amollir votre esprit et l'ouvrir aux serres acérées des Deux.
Un long couloir, plongé dans l'obscurité, avancez, vous avez la sensation de voir des ombres bouger près de vous, plaquées contre les murs à hauteur de vos yeux. Petit à petit, une lueur rouge s'anime, et vous découvrirez une frise, terrible représentation de la vie.

Des hommes, des femmes, des enfants, qui courent, qui fuient de tout leur êtres, l'horreur qui les poursuit. Figés dans des expressions de terreur et de panique, leurs bouches ouvertes dans des cris stridents, ils sont plongés dans une course déjà perdue. Ceux qui parviennent à avancer sont les plus terrorisés, leurs membres presque tétanisés par la douleur du mouvement perpétuel, les autres trébuchent, tombent, pour se faire dévorer dans d'atroces souffrances par les créatures démoniaques qui les poursuivent, qui se repaissent d'eux tout en fuyant cette même source de monstruosité.

Les lueurs rougeâtres sont émises par les yeux des représentations. Certaines sont vives et encore pleines du feu de l'existence, d'autres sont presque éteintes, vacillantes. A croire que les victimes des Deux ont été intégrées à cette danse macabre. Mais non, impossible, 'nest-ce pas? Il ne s'agit que d'une immonde vision de la vie comme une course effrénée devant les horreurs qui nous entourent.
Impossible que de nouveaux visages et de nouveaux yeux viennent s'y ajouter... N'est-ce pas...?
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Message  Divinité Ven 16 Oct - 17:21

[center][size=18][color:be16=orange]_- Hors les murs -_[/color][/size][/center]

Tout comme si la ville temple avait émergé des entrailles de ces terres, celles qui bordent la muraille et courent sur la presqu'île sont noires, mortes, craquelées par le sel et le souffre. La limite est très nette, c'est en presque choquant, avec les terres sombres, d'un noir riche, couvertes d'une herbe d'un vert profond, d'une fertilité renommée dans toutes les Étendues.
Partout l'on sent l'odeur d'iode et de sel issue de flots qui se déchaînent aux pieds de falaises, s'insinuent en rugissant entre les pics émergés des récifs qui sommeillent ici. Quelques chaumières regroupées ici et là, mais la solidarité ne règne pas, et l'on ne peut même pas leur donner le nom de hameaux.

Si elles sont si peu convoitées malgré leur rendement agricole surprenant, deux choses sont en cause. L'Oracle tout d'abord, et les Deux, qui veille à ne pas se faire voler ses richesses.

Mais avant tout, c'est la barrière naturelle entre le littoral et l'intérieur des terres.
Les Gueules Béantes s'ouvrent dans une terre brune et ocre. Des failles, des canyons, des ravins, qui découpent les terres en deux. Le vent y hulule avec ce qui ressemble à une joie sauvage.

Il existe des ponts de bois et de cordes malmenés par les rafales pour les traverser. Et parfois des passages naturels, qui laissent entendre d'inquiétant grincements. Les Gardiens tiennent, inébranlables, le seul pont de pierre qui se jette en travers de la plus mince gueule et permet de poser le pied sur les terres d'Ehn'Kilath en toute sécurité. Ou tout du moins, en sécurité toute relative.

Personne n'a encore songé à un moyen d'explorer ces failles dont certaines semblent plonger jusqu'au cœur de la terre. Et beaucoup ont peur de ce qu'elles pourraient renfermer.
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